
- Même problème
- Déjà posée plusieurs fois
- Pas sûr
Un groupe pour fédérer tous ceux qui enseignent l'UX afin de partager vos questions ressources et astuces.
En termes de gestion d’étudiants, c’est marrant, parce que tu as des personas d’étudiants , des typologies et des pattern que tu retrouves d’une promotion à l’autre. J’ai plutôt la chance d’avoir eu des promotions d’élèves cools, ils vont être bien les futurs UX. ;) En termes de situation d’enseignement plus complexe à gérer, une année j’ai eu une promotion à laquelle j’avais donné un travail d’interviews à réaliser dans le cadre d’un cours de User Research. Le cours et le travail sont arrivés en parallèle d’autres rendus dans leur cursus, ce qui a généré énormément de travail supplémentaire pour eux, et en doublon avec un autre projet pour lequel ils devaient faire des interviews aussi. Ils m’ont remonté le point à l’issue d’un cours et nous avons dû, avec le référent de la filière, rediscuter du programme et réadapter le contenu des cours sur deux axes : Sur le coup, ce n'était pas un moment agréable, parce que j’ai dû réajuster tout le programme de ma journée en live, mais ça a été très riche d’enseignements et ça nous a permis d’identifier les points à réajuster et de les rétablir. J’ai aussi fait le constat que quand ça fait des années qu’on travaille dans un domaine, et qu’on s’adresse à des étudiants, o n a tendance à oublier que pour eux, c’est la première fois qu’ils font l’exercice, et que forcément ils vont mettre plus de temps, ils vont s’éparpiller, ils vont faire des essais, des erreurs, ils sont là pour ça. Maintenant j’ai bien retravaillé les briques de mon cours, je leur demande un peu moins mais mieux pour qu’ils puissent prendre plus de temps d’intégrer les notions et assurer une qualité d’apprentissage plus élevée. Et finalement, ces feedbacks des étudiants ont été extrêmement précieux car les deux promotions d’après, le modèle choisi a très bien fonctionné. Une nouvelle fois, l’intégration de feedback des utilisateurs finaux du cours ont permis de bien améliorer l’expérience et l’efficacité de ce module de cours et de son contenu.
L’enseignement en école ou en université est un vrai challenge humain. Finalement, beaucoup de notions et de connaissances passent par le lien que tu arrives à développer avec ta classe. C’est marrant parce que c’est un peu de la continuité de notre métier de user researcher, il y a des similitudes. Ce que je trouve le plus difficile, c'est l’enseignement à distance. C’est plus difficile de sentir l’énergie de la classe, alors qu’en présentiel je vois à quel moment ils décrochent. Je peux m’adapter au rythme et au besoin de la classe sur le moment. Si je commence à perdre leur attention parce que ça fait une heure et demie qu’on est en train de parler de théorie, là je vais faire une pause, ou je vais les motiver, leur dire : “Courage, on fait encore cinq minutes et après on coupe et on relâche tout.” Avoir cet échange-là quand tu es à distance c’est beaucoup plus difficile. Si tu présentes des slides, déjà, ça prend une partie de ton écran, tu vois quatre ou cinq vignettes à côté, ce sont généralement les plus motivés, ceux qui ont leur caméra, le reste de la classe, les 14 autres, tu ne sais pas dans quel état ils sont, tu ne sais pas s'ils sont encore devant leur ordi, s’ils t’écoutent ou pas, s’ils sont en train de chatter avec leurs potes. Après c’est leur problème à eux d’écouter ton cours ou pas, en tout cas, mais c’est ton rôle à toi de leur donner de l’énergie et de t’adapter à leur contexte du moment, et c’est quelque chose de plus difficile à distance je trouve. J’ai trouvé quelques techniques pour faire réagir tout le monde, pour les faire participer au cours, pour dynamiser la séance, je fais beaucoup plus d’icebreakers, d’échauffements aussi. Ce sont des points sur lesquels je suis plus vigilante à distance par rapport au présentiel. Les quelques techniques que j’utilise : Ce sont des techniques que j’ai développées de mon côté, et je serais curieuse d’en échanger et d’en apprendre de nouvelles !
C’est super compliqué parce qu’il faut être descendant, parce qu’on est quand même là pour apporter de la connaissance. On sait que de plus en plus, les gens en ont marre de ça. Autant avant on pouvait se poser 4 heures pour écouter quelqu’un parler, et on savait que derrière il fallait qu’on bachote le truc. Maintenant si tu fais quelque chose comme ça, ça ne marche juste pas. Donc comment intéresser ? C’est une question de rythme, de curiosité, de surprise, donc comment est-ce que rien que dans ta présentation, dans la manière dont elle est faite, tu switches le format de temps en temps pour remettre un petit peu de la curiosité. Comment tu mixes un format assez visuel avec des slides où tu n’es plus obligé de mettre des textes, tout en mélangeant le défi d’avoir sur des sujets comme l’ergonomie cognitive d’être obligé à un moment de parler, d’écrire de la théorie. Il y a tout ça. Réponse: En mettant des petits exercices assez régulièrement, comme un sprint. Régulièrement, on s’arrête et on fait un exercice avec un format différent, un exercice à base de : “Allez, on se met tous des post-it, on génère des idées, on vient tous au tableau, on met des idéesqu’on recoupe. “ Un exemple sur un sujet assez compliqué : Ça prend du temps, mais tu es en train de les faire re-réflechir sur les trucs qu’ils viennent de voir, ils vont se parler entre eux, et passer du temps sur les idées que tu as voulu leur transmettre, donc il vont les retenir. Ça marche bien. Ton programme ne pourrait pas être aussi rapide que ce que tu voulais, mais encore une fois, c'est une question de priorité. Il faut absolument qu’à la fin du cours, ils aient retenu ça. Du coup, là, je vais les faire revenir sur telle partie du cours, et je vais les faire réfléchir dessus. Je trouve que ça, c’est essentiel : Comment tu fais participer, pas uniquement dans des exercices de production, mais faire ce qu’on ne voyait pas souvent à notre époque, un exercice de réflexion sur ce qu’on vient de faire ? Pour moi, c’est un peu l’essentiel. Les formats, visuellement, de temps en temps des formats un peu rigolos, genre l’air de rien mettre un Gif dans un slide qui va prendre tout l’écran, en rapport avec le sujet. Quand tu ris, ton cerveau il se réveille un petit peu. En fait, tu peux faire un vrai journey de ton truc : Pour finir il faut que le cours serve aussi à un projet. Donc assez rapidement dans le cours, tu mets en place : “Voilà le projet sur lequel on va travailler sur les trois prochains jours, ça, c’est sur lequel vous allez être noté. Et maintenant on va continuer le cours, et on va co-construire le projet au fur et à mesure qu’on apprend les trucs dans le cours. Donc voilà le cours, voilà votre projet, vous avez deux jours pour appliquer tout ce qu’on vient de voir. “ On va co-construire la note avec eux. En fait, la note, elle n’est pas tellement importante. Tu co-construis le savoir et le projetavec eux, tu entrecoupes de session de travail solo ou en groupe, d’exercices, un peu de théorie, on repasse sur la pratique. À la fin, ils vont tous avoir une bonne note parce qu’on a co-construit le savoir et la pratique et avec le temps, ils auront appris. Je leur fais construire la théorie avant de leur présenter. Ils se plantent complètement, mais c’est pas un souci. Parce qu’ils activent tous les préjugés, les croyances, les idées préétablies sur le sujet, tu leur fais parler dessus. Moi, par exemple c’est les critères de Bastien et scapin Je ne leur présente pas les critères de Bastien et scapin tels quels. J’attends même assez longtemps avant de présenter ces critères car ils sont balèze. Je leur demande, “ maintenant, on va se poser, on va bosser tous ensemble sur Miro” quand c’est des cours à distance. Et je leur dis : “Vous êtes tous conscients que parfois il y a des interfaces sur lesquels tout semble facile, vous arrivez facilement, vous ne posez même pas de questions, et au contraire il y a des interfaces où c’est lourd. Il y a des critères qui existent, et là, je vais vous demander à vous, vous prenez chacun 7 à 10 post-it et écrivez chacun sur ces post-it un critère, un élément de qu’est-ce que c’est une bonne interface. “ Chacun génère plein de critères. Je leur donne un exemple de comment ça peut être rédigé, sans leur montrer un exemple de critère. Donc tout le monde me rédige des critères et puis ils viennent me les présenter et j’entends des idées de critères d’ergonomie type : “Donc moi je pense qu'ils faut que les choses qui se ressemblent aillent ensemble, il faut que ce soit joli, etc.” Ils sont en train de co-construire cette notion de critère, ils sont prêts à recevoir l’enseignement. Ils regroupent tout, on en sort chaque groupe je leur demande de les titrer. “ Voilà, vous avez mis 8 post-it qui parlent de telle concept, ce groupe, c’est quoi le critère général qui résume ce concept? “ À la fin, j’ai plein de critères qui sont créés, et des qui n’ont parfois aucun sens. Et à partir de là, moi je dis : “Ben voilà, ce sont des critères que vous venez de créer selon vos expériences avec des interfaces, et il existe de vrais critères.” Et là, par exemple, ça dépend de la taille du cours, soit je leur fait un cours sur l’ergonomie et la psychologie cognitive. Si j’ai moins de temps, je leur dis, ça: “Ce sont les critères selon vous, et maintenant je vous propose d’autres papiers, d’autres critères et vous pouvez les mettre dans les groupes que vous venez de créer, il y en a certains qui ne vont pas entrer dans vos groupes parce que vous ne saviez pas que cela peut être un critère d’ergonomie d’interface ” Au fond, ils construisent petit à petit les critères, et à la fin je leur présente les vrais critères et ils disent : “On n’y a vraiment pas pensé.” Ils se prennent vraiment la tête dessus, en travaillant vraiment entre eux. Puis deux jours après, quand je leur demande de me parler des critères, et bien ils s’en souviendront bien mieux comme ça.