Provoquez le système de recherche. (cad se mettre dans des situations d’observation naturelle)
Un conseil que j’aurais aimé avoir serait de faire encore plus d’observations / immersion.
Donc vraiment en mode éponge et de ne pas hésiter à provoquer le système pour qu'il réagisse, et voir comment en sortant un peu du cadre, les choses changent.
Je m’explique:
- Maintenant quand je vais à un interview, je viens souvent une heure en avance et je dis que je me suis trompé. Je gagne une heure d’observation.
- Je vais oublier un truc dans la salle où il y a eu l’entretien puis je vais y revenir.Je passe par le concierge ou je me trompe de sortie. Je fais tout ce qu’il ne faut pas faire.
Donc en fait, ça me permet de sentir déjà les choses en dehors du protocole qui a été prévu pour moi.
Ensuite, deuxième conseil ; et ça je le donne beaucoup aux jeunes aujourd’hui ;
- C’est que tu dois tout le temps être dans le “inquiry mode”
- C’est-à-dire que dès que tu as une interaction avec une caissière, quelqu’un au pressing, pour acheter un sandwich ; tu peux poser des questions.
Parce que déjà, c’est vachement sympa de s'intéresser à l’autre.
Le beau temps – il fait chaud – il fait froid, c’est déjà un super ice breaker. Et je me serais conseillé d’aller plus vite vers les questions de type
- « Oui, il y a plein de sandwichs, mais je me demande c’est lequel que vous vendez le plus et celui que vous vendez le moins ? Et vous vous préférez lesquels ? »..
- « C’est quoi le client le plus bizarre ? ».
Et en fait, à force de faire ça tout le temps, tu te focalises plus sur les outliers, tu comprends vraiment que tout n’est pas des courbes gaussiennes, il y a beaucoup de Pareto.
En fait, la force du design, c'est d'aller là où il y a des trucs bizarre.
Il faut affûter ta capacité à être attentif vis-à-vis des éléments de langage, les mouvements du corps, le regard des gens, où ils posent les choses, et de tout temps pratiquer ça.
D'aller chez Ikea le samedi, et s’asseoir dans un canapé, et juste manger du comportement humain, être très décentré dans l'observation.
Te balader, faire le type naïf qui pose une question juste pour voir ce qui se passe, pour apprendre à être dans cet engagement.
Parce que quand tu vas aller en recherche, parfois tu as très peu de temps, mais tu peux dire
« Y a pas mal de trucs qu’on me demande ici, ça me fait penser à des choses. Je suis déjà allé un peu creuser dans ce espaces là. ».
Puis, tu sais comment aller très, très vite pour choper des insights.
Donc ça veut dire, là moi où j'habite, les grosses écoles, où il y a des jeunes de 12-14 ans, c’est ça que je veux étudier, ils sortent de l’école à quelle heure à quelle heure, je serai dans leur bus avec mes enfants aussi, je blend in.
J’écoute, je regarde, je mange.
Il faut être capable de faire ça, parce qu’il existe un autre problème lors des interviews, c'est que la façon de s’occuper en amont d’une interview structure énormément ce qui va se passer en entretien.
Avoir cette capacité à le rendre le plus spontané possible et que la personne n'ait pas l'impression d'être interviewé, c'est la clé.
C'est des techniques, que j'ai essayé de maîtriser pour casser les appréhensions de la personne qui arrive à l'entretien en se posant pleins de questions:
« Est-ce que je vais me faire virer ? Qu’est-ce que ce mec essaie de savoir? ».
Je cherche à éviter au maximum la méfiance d’un participant qui serait presque sur la défensive. Il y a des manières de faire, et c’est d'avoir cette capacité, qu’il faut développer: l'observation. C’est surtout, je dirais à pratiquer en vacances, dès que l’on voyage, dès que l’on se confronte à du nouveau, à de l’inconnu.
C'est là où tu pourras le plus observer des gens.
Pour résumer mon conseil ca serait ça:
- immersion – observation
- Et pas que l’interview, souvent trop scriptée.