La research secondaire est souvent minimisée à tort
Un autre point de réflexion que je trouve particulièrement intéressant est lié à mon approche des nouveaux projets de recherche.
Auparavant, je n'avais pas d'inquiétude à l'idée de me plonger dans des domaines inconnus.
Mon parcours m'a amené à travailler dans des secteurs variés : l'industrie du jeu vidéo, des startups dans l'immobilier, la gamification, ou encore la création de contenu pour les plateformes comme TikTok et Facebook. Actuellement, je travaille dans le secteur du retail.
Ma philosophie était de maintenir un regard de non-experte lors de mes interviews, ce qui, je pensais, favorisait la qualité de ma recherche.
Cette approche a certes été bénéfique dans certains cas, me permettant d'apporter un regard neuf sur un sujet.
Toutefois, j'ai aussi découvert ses limites, en particulier pour les projets plus techniques. Prendre le temps de se former et d'approfondir mes connaissances dans un domaine a nettement amélioré la qualité de mes interviews et de mes insights.
Cette prise de conscience est survenue l'année dernière alors que je travaillais pour Jelly Smack, sur un projet centré sur le montage vidéo.
Un stakeholder insistait pour que j'apprenne moi-même le montage vidéo, pour mieux comprendre les pressions auxquelles sont soumis les monteurs vidéo internes.
Au début, j'étais réticente, peut-être à cause de la manière dont cette demande était formulée. Mais au fil du projet, j'ai réalisé à quel point une connaissance approfondie du sujet pouvait enrichir ma recherche, rendre mes questions plus pertinentes et me permettre de mieux observer certains automatismes.
Cette expérience m'a démontré que, contrairement à ce que je pensais, une immersion préalable dans le domaine d'étude peut grandement enrichir la recherche.
Aujourd'hui
Quand j'aborde un nouveau domaine, je m'investis davantage dans la recherche secondaire, je lis énormément et je cherche à comprendre en profondeur, non pour devenir experte, mais pour mieux me connecter avec mes interlocuteurs et saisir les nuances de leur métier.
Cette évolution de ma pratique n'a pas été un échec mais une révélation, grandement facilitée par le travail en binôme avec un designer expert du domaine, que je remercie chaleureusement. Cette collaboration m'a montré qu'une passion et une curiosité véritables pour un sujet peuvent conduire à des insights bien plus profonds.
Désormais, je sélectionne mes missions de recherche aussi en fonction de mon intérêt pour le sujet, cherchant des projets qui m'inspirent à découvrir et à explorer, comme un véritable travail de détective avant même le début du projet.