L'empathie n'est pas une qualité mais bel et bien une pratique et compétence acquise
"Je suis empathique, donc je suis destiné(e) à une carrière en UX." L'empathie est souvent mentionnée par les candidat(e)s à un poste UX pour mettre en avant leur profil.
Ce terme est désormais systématiquement assimilé aux processus de design centré sur l'utilisateur, aux compétences requises pour faire carrière, et bien entendu aussi au design thinking.
S'il est vrai qu'un professionnel de l'UX doit pratiquer l'empathie, on se réfère ici bien à un compétence acquise et appliquée et non à une qualité innée.
Ce concept est très bien illustré dans le livre "Practical Empathy For Collaboration and Creativity in Your Work" d'Indi Young. Elle y fait notamment référence aux différents type d'empathie et l'empathie cognitive, sur laquelle se base le design centré sur l'utilisateur.
Daniel Goleman, souvent désigné comme "le père de l'intelligence émotionnelle", a identifié 3 types d'empathie et décrit l'empathie cognitive comme "cette curiosité naturelle pour la réalité des autres".
Contrairement à la compassion ou encore à l'empathie émotionnelle, elle se base sur l'appréhension et la compréhension des modèles mentaux, de l'environnement et du schéma émotionnel de l'autre.
Comme le décrit très bien Indi Young dans son livre, c'est une compétence qui demande une certaine rigueur dans l'écoute, l'assimilation et le détachement de ses propres biais.
L'empathie cognitive s'apprend et se pratique, elle n'est en rien une qualité, ou un trait de caractère.
Aussi, dans vos portfolios, entretiens et lettres de motivations, soulignez votre pratique de l'empathie, ce qui vous rend compétent(e)s en la matière, votre processus d'écoute, de découpe, d'analyse, pour assimiler les non-dits, les motivations, le point de vue de vos utilisateurs.
Cela vous vaudra l'empathie de vos pairs et aura le mérite de montrer votre réelle compréhension d'un terme trop souvent usurpé :)