Numérisation des services publics : les enjeux éthiques de la redéfinition du rapport citoyen
Les outils numériques modifient la relation entre la population et l’administration. Leur déploiement ne saurait donc se faire sans que les conditions d’une communication riche de sens ne soient examinées.
Car si la dématérialisation permet de créer des dynamiques d’interactivité et de fluidifier certaines démarches administratives (par la réduction des délais notamment), la généralisation de l’intermédiation numérique est toutefois éthiquement sensible : la neutralisation de la parole vive et l’abolition d’une communication directe peuvent même contribuer à éloigner citoyens et administrations.
Dès lors, à l’heure où nombre de services publics se numérisent, quels en sont les impacts pour les citoyennes et citoyens ? Une telle question est d’autant plus vive que ces services touchent aux droits et devoirs : leur accessibilité est essentielle pour garantir un accès égal à la citoyenneté.
Quels sont, par ailleurs, les effets de la distance sur la qualité des échanges interpersonnels avec les citoyens et citoyennes ? Un autre enjeu éthique important qui intervient dans cet article consiste à souligner que si les technologies numériques accélèrent le temps, l’acte même de communiquer ne se réduit jamais à un simple échange d’informations. Mais comment aborder la transformation numérique sereinement, de manière plus éthiquement et socialement souhaitable ?
Quels impératifs en matière de responsabilité et de reconnaissance devraient persister dans la reconfiguration numérique des services publics ?